Contrôle de l’étanchéité à l’air des réseaux de ventilation à Besançon

En effet, depuis que l’infiltrométrie est devenue obligatoire, les fuites d’air provenant de l’enveloppe du bâti sont peu à peu éradiquées. Seule la ventilation mécanique permet d’assurer un taux de renouvellement d’air suffisant. Ce taux va dépendre du bon fonctionnement du système de ventilation et en premier lieu de l’étanchéité à l’air de son réseau aéraulique.

Un réseau de ventilation non étanche va impacter :

- L'hygiène et la qualité de l'air intérieur :
Selon une étude, il a été constaté que l’air intérieur est 9 fois plus pollué que l’air extérieur. Les polluants de l’air intérieur sont de différentes natures (fibres, COV, gaz radioactifs, polluants biologiques, ...). Nous y sommes particulièrement exposés dans la mesure où nous passons 80 à 90% de notre temps dans les espaces clos.
La ventilation permet de renouveler l’air du bâtiment de façon maîtrisée. Elle va lutter contre les différentes pollutions et également évacuer l’humidité.

- La consommation d'énergie des bâtiments :
Une mauvaise mise en œuvre de la ventilation va impacter le fonctionnement de celle-ci, avec une augmentation des pertes d'air chaud ou froid et ainsi entraîner une surconsommation des ventilateurs.

- La préservation du bâti :
Le mauvais fonctionnement de la ventilation, peut entraîner des dégradations liées à la présence d'humidité en excès : condensation anormale, développement de moisissures…, pouvant avoir des conséquences sur la santé des occupants.

- Le confort des occupants :
Le mauvais fonctionnement du groupe moteur due à une mauvaise mise en œuvre du réseau de ventilation peut entraîner un inconfort thermique (sensation de courant d’air) et dans certaines situations un inconfort acoustique (bruit des réseaux, bruit des ventilateurs).

Aujourd’hui, même avec la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012), il n’existe pas d'objectif en matière d’étanchéité à l'air pour les réseaux de ventilation. Sans exigence particulière du maître d’ouvrage, les réseaux de ventilation sont donc en classe appelée « par défaut ».
Il existe 4 classes d’exigence pour l’étanchéité à l’air des réseaux, de la classe «par défaut» à la classe C, respectivement de la moins bonne à la meilleure :
Classe « Par Défaut »

Classe A : 2,5 fois plus étanche que la classe « par défaut »
Classe B : 3 fois plus étanche que la classe A
Classe C : 3 fois plus étanche que la classe B

Les contrôles réalisés par les services de l’Etat montrent que dans la moitié des logements visités, le système de ventilation n’est pas conforme. L’étanchéité à l’air des réseaux est 3 fois plus mauvaise que la classe A et les débits minimums réglementaires de ventilation ne sont pas atteints.

Après conditionnement de l’ensemble du réseau (bouches, extraction, …) on connecte un ventilateur aux gaines de ventilation.
Le réseau est mis sous pression ou dépression et on réalise :

- Une mesure quantitative qui va permettre de déterminer un débit de fuite, et donc, le niveau de perméabilité à l’air du réseau.
- Une mesure qualitative consistant à effectuer un test de fumée pour localiser visuellement les fuites.

Une mesure en cours de chantier (réseau encore visible et accessible) peut être réalisée pour permettre de repérer les fuites et d’y apporter les solutions correctives. La mesure finale reste obligatoire pour déterminer la classe d’étanchéité effective du réseau.

Remarque :
- Même quand le maître d’ouvrage fait le choix de viser une classe de performance, cet objectif n’est pas forcément appréhendé par les entreprises ignorant cette obligation de résultat. Il est important de faire apparaître cet objectif dans la description des travaux qui incombent à l’entreprise en charge de la réalisation du réseau.

- Le fait d’atteindre une classe A permet un gain important sur la consommation d’énergie primaire (Cep) du bâtiment.

Dans le neuf :
- Contrôle quantitatif de l’étanchéité à l’air des réseaux aérauliques : mesure de la classe d’étanchéité
- Contrôle qualitatif de l’étanchéité à l’air des réseaux aérauliques : recherche de fuites
- Contrôles visuels de la bonne mise en œuvre des éléments du réseau
- Contrôle sur site de la conformité des éléments installés (bouches d’extraction, grilles d’entrée d’air …)
- Vérification des débits de ventilation

En rénovation :
- Contrôle de l’existant : par exemple, contrôle de l’étanchéité à l’air des shunts béton dans les bâtiments de logements collectifs, afin d’avoir une vision qualitative et quantitative du réseau existant. Ce qui permet, lors des projets de mécanisation de la ventilation de prendre la décision du réemploi des shunts tel quel (permettant de réaliser de grosses économies) ou si il y a nécessité de tuber.